par Sr Jacqueline Lorétan
Quand ‘APRES’ passe avant ‘MAINTENANT’
Pour beaucoup, le proche avenir attire actuellement autant, sinon plus, l’attention que le présent du confinement qui commence à peser. Car tous, nous espérons que l’après-la-crise sera différent voire meilleur. Comment s’imaginer le retour à la normalité ? Comme un simple copié/collé de ce qu’était notre vie d’avant ?
Aucune boule de cristal pour scruter cet avenir. Scientifiques, politiciens, économistes, tous se voient démunis de certitudes. C’est l’invisible virus qui semble être le seul maître de l’histoire. Beaucoup espèrent, et même prédisent, que les humains auront tiré une leçon salutaire de cette expérience inédite. Nous serons meilleurs : plus écologiques, moins consuméristes, plus altruistes, etc.
Mais de quoi sera fait cet après ? Logiquement de ce qui aura précédé, de l’humble maintenant. De ces innombrables instants se déroulant dans la patience - ou l’impatience. Si l’avenir ne nous appartient pas, chacun de ces instants présents nous appartient. A nous de les remplir de pensées et d’actions plus ou moins positives. Soit de réflexions allant à l’essentiel, d’un sain retour sur nous-mêmes, de gestes d’attention désintéressés. Ou bien aussi de doutes, d’énervements, de réactions peu aimables, etc. Ce qui importe, c’est de savoir utiliser même ces derniers pour un plus grand bien. Ils pourront être l’occasion d’un nouveau départ marqué d’indulgence envers nous-mêmes et les autres.
Ces instants donc, remplis de notre vécu concret, seront comme des pierres servant à bâtir le fondement de l’avenir espéré meilleur, ou comme des perles précieuses enfilées sur le fil de notre patience et ornant de leur beauté « les temps nouveaux ».