Mt 5, 1-12a
4e dimanche t.o. A
« Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : »
« Heureux » – 9 x ! C’est bien beau, de s’adresser ainsi à des pauvres, des affligés, des affamés et des persécutés. De la poudre aux yeux ? De l’opium pour le peuple ?
Tout de même pas, mais un renversement total de notre échelle des valeurs.
Les Béatitudes, connues comme une des perles du message chrétien, n’ont pas pour but de nous bercer en une douce certitude d’un bonheur assuré ; elles ont au contraire fonction de réveil. Chercher le bonheur là où le monde ne le promet pas : dans la pauvreté, celle du cœur surtout. Mais n’est-ce pas justement celle-là qui est la plus difficile à réaliser ? Pour y parvenir, nous avons comme seul et ultime modèle le Christ lui-même :
« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'est anéanti, prenant la condition de serviteur. » (Ph 2, 6s)
Quelle joie alors, quelle liberté, quand on s’est enfin délesté des innombrables “rien“ qui pèsent si lourd, quand toute la valeur de l’existence se résume à chercher le bonheur…de l’autre !