Mc 10, 15-35
29e dimanche t.o. B
« Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Comme Jacques et Jean, nous voudrions répondre par l’affirmative. Eux, réagissant un peu trop à la légère, n’avaient pas encore été témoins de la Passion du Maître. Pour nous, il en va autrement. Par les évangiles et la liturgie, nous sommes au courant de sa coupe, celle de Gethsémani. Donc, notre acquiescement ne se fera pas à la légère. Serons-nous capables de communier à la kénose du Fils, non pas intellectuellement, mais dans le concret de nos vies ? Sûrement pas de nos propres forces, mais appuyés sur la grâce de Dieu.
Si donc nous communions aux souffrances du Christ (cf. Phil 3, 10) et si même nous y trouverons notre joie (Col 1, 24), ce ne sera pas du masochisme ; nous découvrirons au contraire la joie de servir et de donner, à la suite du Christ Serviteur, notre vie pour son Eglise défigurée par les abus de pouvoir. Encaisser la honte, ne pas nous distancier, mais travailler à reconstruire la dignité de nos frères et sœurs victimes blessés si profondément dans leur chair et leur psychisme. Voici la coupe qu’il nous est demandé de boire.