Lc 15, 1-32
24e dimanche t.o. A
« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. »
C’est un père, un papa qui parle. Dans la si célèbre parabole du Père prodigue et de ses deux fils, c’est l’unique fois que nous entendons le mot “enfant“, et ceci juste avant la fin, alors que le fils aîné semble s’obstiner dans son refus, la voix du père, du fond de son amour blessé, se fait suppliante. Aucune menace, mais des mots tendres. Le récit ne nous dit pas si ce fils révolté consentira enfin à entrer dans la fête. Sa liberté est respectée.
Et nous autres, lecteurs, lectrices, sommes-nous si différents de cet aîné ?
Jusqu’où réalisons-nous ce que veut dire être “enfants » de ce Dieu que nous nommons “Notre Père“ ? Que nous sommes toujours avec lui et que tout ce qui est à lui est à nous ? La voie est ouverte.
La célèbre parabole de “l’enfant prodigue“ nous présente en réalité un père et ses deux fils. Le plus jeune occupe une place si importante que son père et son frère sont longtemps restés un peu dans l’ombre. Avec l’appellation « parabole du Père prodigue », notre lecture a déjà bien gagné en densité. En tournant notre attention vers le frère aîné, tout à la fin de ce chapitre 15, en creusant bien le texte, nous découvrons le réalisme de l’enseignement de Jésus, adressé initialement au scribes et pharisiens.
A leur image, ce garçon impeccable n’éprouve que mépris et jalousie envers son cadet pécheur. Il ignore jusqu’au mot “frère.“ Il ignore également sa propre identité de fils et tout ce que cela comporte.