par Fr. Philippe Lefebvre
Le carême, temps du combat spirituel.
Qu'est-ce à dire, en ces moments que nous traversons dans l'Eglise ?
Il me semble que le "combat spirituel" a à voir avec un retour à la réalité, là où Dieu se tient, un retour à la vérité. Devant les abus qui se sont produits, les fausses doctrines qui ont été propagées, devant les silences coupables et les refus de voir et d'écouter, ce fameux combat serait celui de l'élucidation des idées fausses, de la traversée peu ragoûtante des gestes et des styles de vie que ces idées ont provoqués.
Non un combat spirituel un peu abstrait où nous nous tiendrions, auréolés de la noble souffrance que toutes ces affaires occasionnent en nos pauvres cœurs,
non un combat joué d'avance où nous nous frapperons sagement la poitrine en mangeant moins de confiseries et en doublant les doses de chapelet,
mais une recherche pied à pied, un déracinement des principes mauvais (venant du Mauvais) qui dénaturent ce qui, à première apparence, semblait juste et beau.
Le combat, c'est de travailler, de comprendre, d'éclairer les faits par la parole de Dieu, de repérer à partir de quand on n'a plus été attentif, à partir de quand la théologie a été congédiée pour laisser place aux inspirations venues d'on ne sait où. On le sait par les évangiles : quand les démons ne sont pas chassés, ils squattent les corps et les pensées, et cherchent à faire croire qu'ils relèvent du Christ parce qu'ils semblent connaître le Christ.
Bref, l'éclairage de la Bible, la quête théologique, tout cela vivifié par le bon sens que Dieu donne à chacun, voilà, me semble-t-il, les armes du "bon combat" à mener.