Liste des articles "Point de vue" publiés

Cette annonce figure de temps en temps sur notre site sous : « Prochains évènements », comme récemment pour la semaine du 12 au 20 août dernier. Sauf que cette-fois-ci, le terme était inexact. « Retraite prêchée » fait penser au schéma classique que les plus âgées parmi nous, sœurs, ont connu comme unique forme de retraite annuelle. Cela consistait en deux entités bien distinctes.

Un auditoire nombreux de religieuses rangées dans des bancs d’écoliers faisant face à l’unique personne ayant droit à la parole : Le prédicateur ! Prêtre, bien sûr.
Avec le concile Vatican Il (il n’y a de cela que 60 ans), un vent de changement a soufflé sur l’Eglise. Ainsi, il y a peu de temps, la retraite fut prêchée par un Pasteur protestant, Pierre-Yves Brandt ! Et, plus grande révolution encore : l’année suivante, ce fut une femme, théologienne laïque, qui officiait comme prédicatrice : Marie-Dominique Minassian. Nous n’avons pas eu de retour sur d’éventuelles âmes perdues.


Cette année-ci, c’était encore plus osé : Au lieu d’un prédicateur, c’étaient deux femmes, l’une catholique, l’autre Pasteure protestante, qui furent engagées comme animatrices : Véronique Lang et Martine Sarasin, un duo parfaitement accordé et formé pour la chose.
17 religieuses de différentes congrégations se sont ainsi embarquées dans l’aventure. D’emblée, nous nous trouvions disposées en cercle, avec nos deux accompagnatrices qui nous ont fait savoir qu’il n’y aura pas de “conférences“, mais de brèves méditations, des partages, et des activités créatrices où exprimer de manières variées nos émotions, et – pour qui le désirait –, nos deux SŒURS en Christ ont mis de leur temps à disposition pour un accompagnement personnel.
Tous ces éléments se sont mis en place naturellement, avec juste un brin de crainte au début, qui s’est vite envolée. Sur le thème de l’étonnement, nous avons évolué jour après jour avec des figures bibliques de femmes comme nous ; nous avons lu et scruté ensemble les textes de l’Ecriture, en imprimé ou au moyen d’œuvres d’art, ce qui fut une heureuse découverte.
Tous nos sens ont pu prendre la relève du seul travail intellectuel. Les temps de prière personnelle s’en sont trouvés nourris, étoffés. Il régnait parmi nous un climat de silence, de respect et de bienveillance ; la consigne de la confidentialité a contribué à une grande ouverture et liberté d’expression. Non, nous n’étions de loin pas « orphelines de père », car Jésus a orienté nos cœurs vers l’unique Père, le sien et le nôtre.
Nous devons une grande reconnaissance à nos deux animatrices qui se sont données sans compter. Le Père sait…

Au nom des participantes,
Sœur Jacqueline