Jésus utilise ici un langage bien imagé, ceci juste après avoir parlé longuement à ses disciples de la pauvreté et de la confiance en la providence du Père qui sait ce dont nous avons besoin. (cf.12,22-34). Cette pauvreté n’est pas un exercice de performance en minimalisme ; elle est plutôt comparable à la présélection de la bonne piste en vue de son retour à la fin des temps, à la fin de notre temps à chacun.

Ayant fait le choix du partage plutôt que de l’enrichissement personnel, nous avons l’esprit libre pour attendre le retour du Christ en veillant. Non pas dans une attente craintive, mais avec le désir de voir arriver celui que nous aimons. Ce climat est donné par le mot “heureux“ qui figure par deux fois dans ce qui suit: « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. » Et ce maître, tout Seigneur qu’il est, se mettra lui-même à faire le service. Oui, « heureux sont-ils! » 

Et comment se passera donc notre veille? Non pas dans la passivité et l’ennui; au contraire: veiller, c’est un verbe dynamique; c’est mettre notre tablier, garder la maison éclairée et nous inquiéter si rien ne manque à tel frère, à telle soeur. Heureux serons nous!

Sœur Jacqueline