Cet avertissement pourrait sonner moraliste ; en fait, il est plus que  réaliste. De nos jours, on escamote la pensée de la mort, comme si elle était juste un contretemps, un imprévu fâcheux qui viendrait saboter nos projets. Pourtant, dans le planning de nos vies , elle est le rendez-vous le plus certain. Et Jésus commence sa parabole par:  Il y avait un homme riche… ». Nous le voyons amasser que pour lui-même ; nous l’entendons parler qu’à soi-même et se préparer une retraite cossue pour lui tout seul. Dans sa bulle, il se trompe de calcul, et son histoire finit en queue de poisson. Sa richesse, qui l’aura ?

Jésus propose à la foule qui l’écoute une voie de sortie, une alternative: « être riche en vue de Dieu » ou: « s’enrichir en vue de Dieu ». Qu’est-ce à dire, puisque Dieu n’a pas besoin de nos richesses, il n’a pas de compte-en-banque.

C’est pour que nos vies prennent une tournure plus enviable et se terminent en “happy end“, qu’il nous suggère d’investir ailleurs, autrement. 

« Va, vends, donne…tu auras un trésor au ciel » dira-t-il au jeune homme riche (cf.Lc18,22). Quitte ton souci de manquer et mise sur le partage, car c’est cela qui fera aboutir ta vie en Dieu, ton trésor, ton unique nécessaire en qui tous tes désirs seront comblés

Sœur Jacqueline