Deux hommes, donc deux êtres égaux, selon la Déclaration universelle des droits de l’homme: « Tous les êtres humains naissent libres et égaux… ». Sauf que, “certains sont plus égaux que d’autres,” selon la célèbre satire politique de George Orwell, « La Ferme des animaux ». Ce qui s’entend ici des membres dirigeants du parti communiste peut s’appliquer à l’élite religieuse du temps de Jésus. Il est donc tout naturel que le pharisien se félicite de n’être pas égal au publicain. 

Chaque fois que nous entendons ce petit chef-d’oeuvre de parabole, nous nous réjouissons de la méditer en nous identifiant d’emblée à ce sympathique publicain, humble et vrai. Et , bien sûr, de nous distancer de ce méprisable pharisien plein de lui-même. Ce qui nous mène assez vite vers un dilemme, car nous voici en pleine comparaison, et donc pas meilleur que le pharisien. Comment en sortir ? Essayons de prendre exemple sur l’humble prière du publicain : « Prends pitié, mon Dieu, de l’être complexe que je suis : ni vraiment humble, mais non plus trop orgueilleux ; juste un humain normal qui essaie de te suivre. » Détourner le regard de nous-mêmes pour chercher à le suivre, Lui. dans sa voie pascale. S’étant abaissé, il a été élevé, préfigurant les derniers mots de notre Evangile : « …qui s’abaisse sera élevé ». Voici la part du publicain…, et la nôtre, si nous acceptons notre humble condition humaine promise à la ressemblance du Seigneur. 

Sœur Jacqueline