
Jacqueline Loretan

Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Lc 15, 1-3.11-32 - 4ème Dimanche de Carême C
Voilà pour l’illustration par Rembrandt de cette magnifique parabole. Initialement, elle s’adressait aux pharisiens et scribes récriminant contre Jésus, “cet homme qui fait bon accueil aux publicains et aux pécheurs et mange avec eux ». Or, c’étaient justement ces gens méprisés qui étaient venus à lui pour l’écouter. Aujourd’hui, la parabole garde toute sa pertinence, faisant même partie des textes littéraires les plus connus. Comme son auteur, elle dépasse le seul monde religieusement correct, touchant une corde sensible en tout humain.
Et nous, qui aimons méditer cet belle histoire en temps de Carême, nous nous sentons spontanément invités à nous identifier au fugueur qui se repent, se lève et finit dans le bras du père. Le fils aîné par contre nous est bien distant. Pourtant, Jésus s’adresse aussi à cette part en nous qui lui ressemble, qui soupçonne Dieu de n’être pas tout à fait impartial… Ainsi, avec l’aîné, chacun peut se recevoir à nouveau en tant qu’enfant d’un père qui va à la rencontre et d l’un, et de l’autre. A vrai dire, il n’y ma pas que le retour du petit terrible à célébrer, mais tout autant celui du grand frère, lorsqu’il s’entend dire:
« MON ENFANT, TU ES TOUJOURS AVEC MOI »
Sœur Jacqueline